Modern Languages and Literatures, Department of

 

Date of this Version

October 1997

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Published in Studies on Voltaire and the eighteenth century, 358, edited by Anthony Strugnell. Voltaire Foundation, Oxford, 1997. Pages 217–236. Copyright © 1997 Voltaire Foundation Ltd.

Abstract

Si la lettre de consolation suscite l'intérêt des chercheurs depuis un certain temps, l'expression épistolaire des condoléances est moins étudiée, bien que la lettre de condoléance ait peu à peu supplanté celle de consolation. Le propos de cette enquête sera d'examiner l'interpénétration des deux genres et les tensions qui en résultent, en privilégiant les condoléances, le moins étudié des deux genres. Au fond, ces genres représentent deux façons différentes d'approcher le deuil. Se condauloir, c'est 'participer à la douleur de quelqu'un, témoigner qu'on prend part à son déplaisir'. Consoler, c'est 'soulager, adoucir, diminuer l'affliction, la douleur d'une personne' (Dictionnaire de l'Académie, 1694). Le premier semble anticiper les théories modernes qui tendent à légitimer le sentiment de deuil, tandis que le dernier s'inspire des tendances datant de l'Antiquité qui prétendent simplement modérer le deuil, mais qui en fait visent souvent à l'éliminer.3 Dans un premier temps, on examinera l'imbrication des deux genres l'un dans l'autre et les conventions qui les entourent, puis on étudiera la tension existant au sein des condoléances, entre les bienséances et l'expression d'une amiction personnelle, et on terminera par les présuppositions qui sous-tendent les topoï de la consolation et des condoléances face au deuil.

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