Modern Languages and Literatures, Department of
Date of this Version
2021
Citation
Published in Lydie Salvayre, maintenant même, ed. Warren Motte (Lincoln, NE : Zea Books, 2021). doi: 10.32873/unl.dc.zea.1290
Abstract
[Ce texte a paru dans Lydie Salvayre, éd. Stéphane Bikialo, Classiques Garnier, 2020.]
« Si on y allait ? »
(fin de BW )
Je pars.
Toujours il dit Je pars, je me tire.
Il aime le mouvement de partir. Il se fout de l’endroit à atteindre, ce qu’il aime c’est partir, c’est déclarer qu’il part. Il dit qu’il va écrire, un jour, l’éloge de la fuite. (BW )
C’est BW qui le dit, et c’est Lydie Salvayre qui l’écrit, inaugurant avec cet ouvrage, paru en 2009, une série qu’elle décrira ainsi dans Hymne (2011) : « le temps presse et […] il me faut aller désormais vers ce qui, entre tout, m’émeut et m’affermit, vers tout ce qui m’augmente ». Ce sera les 7 femmes en 2013, et sa mère et Bernanos en 2014 avec Pas pleurer, roman dont j’emprunterai le dispositif énonciatif d’ouverture (« C’est Bernanos qui le dit ») afin de suivre cet « éloge de la fuite » qui s’écrit dans l’oeuvre de Lydie Salvayre, d’un roman à l’autre, d’une fuite à l’autre. Et cet éloge de la fuite, j’ai eu envie de l’écrire avec les personnages de ses livres, avec BW en particulier car tout le livre est une variation sur le fait de partir, mais aussi avec Montaigne, « toujours botté et prêt à partir ». Souvent, chez Lydie Salvayre, il faut non seulement être prêt à partir, mais savoir partir, « car il faut des forces immenses pour s’élancer, contrairement à ce que postulent les assis qui assimilent la fuite à je ne sais quelle veulerie de l’âme » (BW ). Si en effet on peut partir pour le geste ou le mouvement même de partir, on peut aussi partir pour fuir, partir pour refuser, partir pour « disparaître de soi » . . .
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