Modern Languages and Literatures, Department of

 

Date of this Version

3-2020

Document Type

Presentation

Citation

Druon, Michèle (2020), “La terre natale : à la source de l’écriture, chez Sidonie Gabrielle Colette,” 20th & 21st Century French and Francophone Studies International Colloquium, University of Nebraska-Lincoln, March 26-28, 2020. https://digitalcommons.unl.edu/ffsc2020/

Comments

Copyright © 2020 Michèle Druon.

Abstract

"Mais le pays natal est moins une étendue qu’une matière ; c’est un granit ou une terre, un vent ou une sécheresse, une eau ou une lumière ; c’est par lui que notre rêve prend sa juste substance ; c’est à lui que nous demandons notre couleur fondamentale." --Gaston Bachelard, L’Eau et les Rêves.

Tout au long de son oeuvre, Colette a cherché à ressusciter dans ses textes le « paradis terrestre » de son pays natal, la Bourgogne, et le rêve profond qui lui est attaché. Déjà évoquée dans les scènes campagnardes du premier Claudine (Claudine à l’Ecole,1900), la terre natale réapparait dans de courtes nouvelles comme Les Vrilles de La Vigne (1908) et revient au premier plan dans des textes consacrés à la maison natale de Saint-Sauveur en Puisaye et à la mère de Colette, Sido : La Maison de Claudine (1922), La Naissance du Jour (1928), et Sido (1930). Foyer d’un complexe de souvenirs, sensations, désirs et émotions, la terre de l’enfance génère dans l’écriture de Colette une chaîne d’images affectivement et symboliquement connectées: images de campagne et de forêts, de sources pures, de renaissance et de début du monde, et d’un « domaine nourricier » étroitement associé à la figure de sa mère. Dans ces images se dessine un rêve édénique d’harmonie et de fusion avec la nature, qui se prolonge et se ramifie dans les textes plus tardifs comme Prisons et Paradis (1932-49), Flore et Pomone (1944), Belles Saisons (1945), et Paradis Terrestre (1953), entièrement consacrés au monde animal et végétal. A travers ce trajet de retour symbolique (1) au pays natal, retour aux sources et « aux eaux vives de l’enfance », Colette déploie une écriture éblouissante, tout entière attachée à « faire parler » la terre.

Share

COinS